Les défis de l’organisation des producteurs de cacao ivoiriens en coopératives et syndicats
Une étude récente menée à Daloa, en Côte d’Ivoire, met en lumière les obstacles majeurs auxquels font face les producteurs de cacao pour s’organiser en coopératives ou en syndicats. Cette étude, commanditée par l’ONG américaine Solidarity Center et menée par le Dr N’Guéssan Guillaume de l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa, révèle un manque de confiance envers les structures existantes et met en évidence la nécessité d’un renforcement de la conscience collective et de l’organisation des producteurs.
Faible représentation et manque de transparence
L’étude pointe du doigt une faible représentation des producteurs au sein des syndicats et des coopératives agricoles. Les producteurs critiquent le manque de transparence et d’engagement de ces organisations envers leurs intérêts collectifs. Ils dénoncent notamment la corruption présumée au sein des syndicats, qui privilégieraient leurs intérêts personnels au détriment des besoins de la communauté agricole.
Difficultés économiques et manque de bénéfices
S’agissant des coopératives agricoles, les producteurs expriment leur mécontentement face aux difficultés de vente et aux retards de paiement. Ils déplorent également le manque de bénéfices perçus des intrants fournis par les partenaires aux coopératives. Ces obstacles dissuadent de nombreux producteurs de s’affilier à ces organisations, malgré les avantages potentiels qu’elles pourraient offrir en matière de négociation collective et de défense des droits.
Nécessité d’un renforcement de la conscience collective
Edi Éric, responsable de l’Afrique de l’Ouest pour Solidarity Center, souligne l’importance de renforcer la conscience collective parmi les producteurs. Il affirme que l’unification au sein de syndicats et d’associations est essentielle pour leur permettre de faire entendre leur voix et de protéger leurs intérêts dans un secteur vital pour l’économie ivoirienne.
Atelier de formation sur l’organisation et la négociation collective
Dans le but de répondre à ces défis, un atelier de formation sur l’organisation et la négociation collective s’est tenu du 25 au 27 juin 2024. Cet événement visait à renforcer les capacités des travailleurs agricoles formels et informels du secteur du cacao afin qu’ils puissent revendiquer leurs droits et améliorer leurs conditions de travail dans un environnement souvent complexe et difficile.
Conclusion
L’organisation des producteurs de cacao ivoiriens en coopératives et syndicats est cruciale pour défendre leurs intérêts et améliorer leurs conditions de vie. Cependant, des obstacles majeurs tels que la faible représentation, le manque de transparence et les difficultés économiques entravent leur progression. Des efforts concertés sont nécessaires pour renforcer la conscience collective et la formation des producteurs afin qu’ils puissent s’organiser efficacement et défendre leurs droits.
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